Via Katlehong est une compagnie de danse sud-africaine, qui est à
l'image de l'Afrique d'aujourd'hui un mélange entre différentes
influences. Crée en 1992 la compagnie tire son nom du township
Katlehong dans l'East Rand, dans tous ses spectacles la compagnie
défend la danse Pantsula dont elle est issue.
Pantsula veut dire se trémousser en Zoulou, le pantsula naît dans
les années soixante dans les townships, c'est une forme de
protestation mettant en scène de la vie quotidienne, les
frustrations des jeunes des townships et la population noir en
général. La danse pantsula devient populaire autour des années
1980, d'abord en Afrique du sud, devenant un des moyens privilégiés
d'expression des jeunes, danser redonne la liberté, à cette époque
la danse pantsula commence aussi à être reconnue dans le monde
entier.
Le pantsula comme le hip-hop est au fil du temps devenue une
expression de la rébellion des jeunes, c'est une alternative à la
violence, un style de vie, une mode, bref une expression culturelle
et sociale.
La compagnie de danse Via Katlehong dance transporte sur scène
l’énergie, le caractère contestataire et l'âme de l'Afrique du
sud., en combinant la danse pantsula, la tap dance (claquettes
percussives avec des chaussures ferrés), le step ( claquettes proche
du time step américain) et le gumboot (danse des mineurs à base de
frappe des mains sur les cuisses et les mollets). Ces danses sont
exécutées ensemble dans une énergie et un rythme communs
accompagné de cris, de sifflements qui entraîne le spectateur dans
cet univers.
En tournée actuellement en France, le groupe est composé de et
l'équipe de fun'Afrik les as rencontré pour vous, nous avons eu un
entretien avec Xolani Qwabe.
Question 1 : Comment peut-on définir le Pantsula aujourd'hui ?
Xolani Qwabe : Le pantsula est avant tout un état d'esprit, une
façon de vivre, de s'habiller, dès lors comme à l'origine le
pantsula continue de s'inspirer des scènes de la vie quotidienne,
comme l'imitation des trains, ou encore la façon de courir, la danse
des mineurs. La danse pantsula qui est né dans un contexte difficile
transforme toute cette énergie négative en quelque chose de
positif, plein de joie et de bonheur.
Question 2 : Au fil du temps comment évolue la danse pantsula ?
XQ : Les bases de la danse reste les mêmes, toutefois on
distingue une évolution lié à l'ouverture de l'Afrique du sud et
la fin de l'apartheid. Aujourd'hui les mouvements du pantsula suivent
les évolutions de la société sud-africaine, en commençant par la
musique qui n'est plus uniquement issue des tambours, mais beaucoup
de house musique. De plus en s'ouvrant au monde, le pays reçue
différentes influences, comme la musique congolaise et les
mouvements de danse, comme le ndombolo. Enfin je dirai que les
génération aussi font évoluer la danse, les jeunes aujourd'hui qui
s'intéressent au pantsula n'ont plus les même préoccupations que
leurs ainés, et ils sont beaucoup plus ouvert sur le monde qu'eux,
toutes ces influences enrichissent tous les jours la danse pantsula.
Question 3 : Vous avez dit que pendant l'apartheid l'Afrique du
sud était fermé au reste du monde, comment vous sentez vous lorsque
vous faites des spectacles en Afrique ?
XQ : On a fait des spectacles dans différents pays africains,
comme le Sénégal, le Mali, le Cap-vert, le Nigeria, la Tunisie et
la Réunion et on aimerait aller dans d'autres pays. À chaque fois
ce sont des expériences très enrichissantes, car on apprend
beaucoup de choses, sur le plan musical, artistique et humain. Comme
par exemple la collaboration qu'on a eu avec un groupe de l'île de
La Réunion, nous avons découvert le Maloya, qui est une musique
traditionnel réunionnaise et nous avons apporté nos mouvements de
danse sur une musique qui nous était étrangère et tout c'est bien
passé.
Question 4 : Quel conseil pouvez vous donner aux jeunes
africains qui vont vous lire ?
XQ : Toujours croire en soi, le ciel est la seule limite, si
vous croyez suffisamment en vous alors vous arriverai au bout de vos
rêves.
Nous remercions la compagnie pour ce moment qu'il nous ont accordé
et le magnifique moment que nous avons passé.
Hahn
SIKI
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