On a tous appris à un moment de notre histoire que l'histoire
commence avec l'écriture, ce fut d’ailleurs une des raisons évoquées pour la colonisation. Il est vrai que la société africaine
est plutôt une société dite orale, toutefois c'est une des
sociétés dans laquelle le poids, le sens et l'importance des mots
est essentielle. Quand on comprends et on prend la mesure des mots
que ce soit par la parole ou les écrits quelques part on a compris
le sens de la littérature, car après tout les grands auteurs qui
servent de références dans les sociétés occidentales, Rousseau,
Voltaire ou encore Victor Hugo, sont appréciés à cause de leur
maniement du verbe.
Les historiens s'accordent pour dire que l'écriture est vraiment
ancré sur le continent vers l'an mille avec l'expansion de la
culture arabe, bien que des recherches archéologiques ont prouvé
que l'Afrique de l'Est était en contact avec les grands Empires d'Asie (Chine, Inde, Afghanistan), mais aussi
le moyen Orient bien avant l'an mille. Ces découvertes nous apprennent que l'Afrique a été
au contact de l'écriture sans doute bien plut tôt que ce qui est
admis.
Antar ( Antara Ibn Shaddad al-Absi) est un poète afro-arabe
mort en 615, qui a écrit un récit, Le Roman d'Antar, qui a
été reédité au XIXème siècle. On connait aussi d'autres poètes
noirs, afro-arabe ou afro-persan, comme Abu Dulama ibn al-jaun mort
en 777.
Pendant l'esclavage, des poètes africains (anciens esclaves
affranchis) ont été reconnus dans toutes l'Europe et aux Amériques
comme Juan Latino (née en Guinée), qui écrivait en latin et
Alphonso Alvares le premier à écrire dans une langue européenne le
portugais. En 1789 The Interresting Narrative of the life of
Olaudah Equiano or Gustavus vassa the African Olaudah Equiano est
le premier récit d'exil écrit en langue européenne, anglais par un
africain. Cette autobiographie traduite en français sous le titre La
véritable histoire d'Olaudah Equiano, décrit son enfance en
Afrique mais aussi l'esclavage, il nous fait voyager sur les trois
continents, de son pays natal aux Amériques puis en Europe comme
pendant le commerce triangulaire.
Pendant tous ce temps quand est-il de la littérature sur le
continent, car les auteurs cités précédemment s'expriment soit
dans une langue européenne, soit en arabe. Tout d'abord on a les
manuscrits de Tombouctou, écrient en peul et en arabe, certains datent de l'époque préislamique. On a aussi un manuscrit en swahili Ubendi
wa tambuka (le poète épique de Tambuka), daté de 1728.
Au XIXè siècle on a divers œuvres africaines, de la poésie en
Xhosa (langue d'Afrique du sud), avec des auteurs comme Samuel E.K.
Mqhayi (1875-1945) qui a écrit plusieurs livres sur la poésie te la
prose xhosa. D'autres auteurs comme Caetano da Costa Alegre de Sao
Tomé, ou Joaquim Dias Cordeiro da Matta ont commencé à populariser
la littérature africaine, qu'ils ont fait évoluer vers la
littérature contemporaine plus proche de ce qui se fait en Occident à la même période.
Hahn SIKI
Hahn SIKI
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