mercredi 25 juillet 2012

Chat avec Sally Nyolo





Certaines rencontres vous rappellent pourquoi vous vous êtes lancé dans une aventure, c'est dans cette logique que s'inscrit celle de Fun'Afrik avec la chanteuse camerounaise Sally Nyolo lors du festival « Charivari » qui c'est tenu à Vertou (sud-est de Nantes) les 2 et 3 juin dernier. En tant que tête d'affiche du festival, Sally Nyolo doit assurer le concert de fermeture, mais avant de faire vibrer les Vertariens au rythme du Bikutsi, et leur enseigner des expressions en langue Eton (langue maternelle de l'artiste, parlé au sud de Cameroun), elle a bien voulu répondre à ns questions. Le moment est unique, mais il est surtout familial en ce jour où on célébrait la fête des mères, la simplicité et la sincérité avec laquelle l'artiste aborde cet entretien, dénotent l'humilité d'une mère qui partage son expérience avec ses enfants.

Fun'Afrik: Bonjour Sally Nyolo c'est un honneur et aussi un plaisir de vous rencontrer aujourd’hui. En tant qu'ambassadrice de la culture africaine, quelle regard portez-vous sur le continent aujourd'hui?

Sally Nyolo: Quand je regarde le continent j'ai un regard plein d'espoir, et cet espoir repose sur la jeunesse. En tant que berceau de l'humanité, l'Afrique est ce qui reste à raconter et le rôle de l'artiste est de raconter cette histoire, et d'être le relais de cet espoir.



Fun'Afrik: Tout au long de votre carrière (vingt ans), votre combat a été de faire connaître la culture africaine, pensez-vous qu'aujourd'hui le regard sur l'Afrique a évolué?

Sally Nyolo: Le travail qui a été fait depuis plusieurs décennies par les artistes africains porte leurs fruits, alors le message et la culture africaine sont certainement mieux compris et mieux perçus aujourd'hui. La langue tient une place importante dans la transmission de notre culture, en chantant en langue locale l'artiste fait connaître cette dernière aux quatre coins du monde.
Le «mot» a une histoire particulière dans ma carrière, déjà avec les «Zap Mama», qui ont chanté dans toutes les langues du monde, et c'est une fierté pour moi de savoir que partout en Europe, ou en Amérique le public sait où se trouve le Cameroun.

Fun'Afrik: Il est évident que le combat continu, justement quels conseils donnerez-vous aux jeunes qui comme vous veulent porter au plus haut les valeurs et la couleur de leur pays?

Sally Nyolo: Je leur dirai qu'il faut se défendre tout seul et ne pas se projeter dans les miroirs qui ne vous correspondent pas. Il est important de connaître son histoire pour rester soi-même et suivre son propre chemin, il est important pour un artiste de se connaître afin de ne pas épouser les causes qui ne sont pas les siennes.
D'une manière générale l'artiste doit capter l'esprit, la flamme, la souffrance, et le retranscrire en chanson. Le monde est de plus en plus complexe, ainsi le rôle de l'artiste est de proposer des éléments de compréhension, car la musique est un langage universel. Voilà pourquoi il est important que l'artiste reste lui-même.




Fun'Afrik: Quel dernier mot adresseriez-vous à la jeunesse africaine?

Sally Nyolo: Il faut parler de l'Afrique, car le monde est en perpétuel mouvement, dès lors il nous appartient de continuer le combat. Nous avons essayé de faire flotter le plus haut possible la culture camerounaise et africaine, c'est à la jeunesse de prendre maintenant le relais et de continuer.




                                                             

                                                                   Pierre Naldo


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