jeudi 19 avril 2012

De la tradition orale à la littérature moderne II


 On a tous appris à un moment de notre histoire que l'histoire commence avec l'écriture, ce fut d’ailleurs une des raisons évoquées pour la colonisation. Il est vrai que la société africaine est plutôt une société dite orale, toutefois c'est une des sociétés dans laquelle le poids, le sens et l'importance des mots est essentielle. Quand on comprends et on prend la mesure des mots que ce soit par la parole ou les écrits quelques part on a compris le sens de la littérature, car après tout les grands auteurs qui servent de références dans les sociétés occidentales, Rousseau, Voltaire ou encore Victor Hugo, sont appréciés à cause de leur maniement du verbe.

Les historiens s'accordent pour dire que l'écriture est vraiment ancré sur le continent vers l'an mille avec l'expansion de la culture arabe, bien que des recherches archéologiques ont prouvé que l'Afrique de l'Est était en contact avec les grands Empires d'Asie (Chine, Inde, Afghanistan), mais aussi le moyen Orient bien avant l'an mille. Ces découvertes nous apprennent que l'Afrique a été au contact de l'écriture sans doute bien plut tôt que ce qui est admis. 
Antar ( Antara Ibn Shaddad al-Absi) est un poète afro-arabe mort en 615, qui a écrit un récit, Le Roman d'Antar, qui a été reédité au XIXème siècle. On connait aussi d'autres poètes noirs, afro-arabe ou afro-persan, comme Abu Dulama ibn al-jaun mort en 777.

Pendant l'esclavage, des poètes africains (anciens esclaves affranchis) ont été reconnus dans toutes l'Europe et aux Amériques comme Juan Latino (née en Guinée), qui écrivait en latin et Alphonso Alvares le premier à écrire dans une langue européenne le portugais. En 1789 The Interresting Narrative of the life of Olaudah Equiano or Gustavus vassa the African Olaudah Equiano est le premier récit d'exil écrit en langue européenne, anglais par un africain. Cette autobiographie traduite en français sous le titre La véritable histoire d'Olaudah Equiano, décrit son enfance en Afrique mais aussi l'esclavage, il nous fait voyager sur les trois continents, de son pays natal aux Amériques puis en Europe comme pendant le commerce triangulaire.


Pendant tous ce temps quand est-il de la littérature sur le continent, car les auteurs cités précédemment s'expriment soit dans une langue européenne, soit en arabe. Tout d'abord on a les manuscrits de Tombouctou, écrient en peul et en arabe, certains datent de l'époque préislamique. On a aussi un manuscrit en swahili Ubendi wa tambuka (le poète épique de Tambuka), daté de 1728.

Au XIXè siècle on a divers œuvres africaines, de la poésie en Xhosa (langue d'Afrique du sud), avec des auteurs comme Samuel E.K. Mqhayi (1875-1945) qui a écrit plusieurs livres sur la poésie te la prose xhosa. D'autres auteurs comme Caetano da Costa Alegre de Sao Tomé, ou Joaquim Dias Cordeiro da Matta ont commencé à populariser la littérature africaine, qu'ils ont fait évoluer vers la littérature contemporaine plus proche de ce qui se fait en Occident à la même période.



                                                 Hahn SIKI

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